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disparussent de sa vue, il alla au bureau. Il était juste midi et il espérait trouver son gérant. Il était là. Il venait de s’éveiller. Il s’étirait en bâillant et regardait le gardeur de bétail qui lui disait quelque chose.

— Vassili Nikolaievitch !

— Que désirez-vous ?

— J’ai besoin de vous parler.

— À vos ordres.

— Mais d’abord, terminez.

— Est-ce que tu n’apporteras pas ? demanda Vassili Nikolaievitch au gardeur de bétail.

— C’est lourd, Vassili Nikolaievitch.

— Qu’y a-t-il ? demanda Eugène.

— Mais voilà… Une vache a mis bas dans les champs.

— Eh bien, c’est bon, je vais donner l’ordre d’atteler un cheval. Dis à Nicolas de prendre le fardier.

Le gardeur de bétail sortit.

— Voyez-vous… commença Eugène en rougissant et le sentant, — voyez-vous, Vassili Nikolaievitch, quand j’étais encore célibataire… j’avais une liaison… Peut-être avez-vous entendu…

Vassili Nikolaievitch sourit des yeux, et, évidemment pris de compassion pour son maître, dit :

— C’est à propos de Stepanida ?

— Oui, c’est ça… Alors, voilà… je vous prie… je vous prie de ne pas la prendre pour travailler à la journée dans la maison… Vous comprenez, cela m’est très désagréable…

— C’est probablement Ivan, l’employé, qui aura donné cet ordre.

— Alors, c’est entendu… Eh bien ! qu’en pensez-