trente ans, qui avons sur la conscience des centaines de crimes si terribles et variés envers les femmes, quand nous autres, noceurs de trente ans, nous entrons dans un salon ou un bal, bien lavés, rasés et parfumés, avec du linge très blanc, en habit ou en uniforme, comme des emblèmes de pureté, oh ! le dégoût ! Il arrivera bien un temps, une époque, où tous ces mensonges et toutes ces lâchetés seront dévoilés !
C’est ainsi pourtant que je vécus jusqu’à trente ans, sans abandonner une minute mon intention de me marier et de me bâtir une vie conjugale élevée, et dans ce but j’observais les jeunes filles qui auraient pu me convenir. J’étais enfoncé dans la pourriture et en même temps je cherchais des vierges dont la pureté fût digne de moi ! Beaucoup d’entre elles furent rejetées : elles ne me paraissaient pas assez pures !
Enfin, j’en trouvai une que je jugeai à ma hauteur. C’était une des deux filles d’un propriétaire terrien de Penza, jadis très riche et depuis ruiné. À dire la vérité, sans fausse