vieillard ne le laissa pas poursuivre, et, l’interrompant, se mit à raconter des noces d’antan, à Kounavino, où il avait pris part. Il était évidemment fier de ces souvenirs, et croyait probablement que cela n’amoindrissait en rien la gravité qu’exprimaient sa figure et ses manières ; il racontait avec orgueil comment, étant saoul, il avait tiré à Kounavino une telle bordée qu’il ne pouvait la conter qu’à l’oreille de l’autre.
Le commis se mit à rire bruyamment. Le vieillard aussi riait en montrant deux longues dents jaunes. Leur causerie ne m’intéressant pas, je sortis du wagon pour me dégourdir les jambes. À la portière, je rencontrai l’avocat et sa dame :
— Vous n’avez plus le temps, me dit l’avocat, on va sonner le deuxième coup.
En effet, à peine eus-je atteint l’arrière du train que la sonnette retentit. Quand je rentrai, l’avocat causait avec animation avec sa compagne. Le marchand, assis en face d’eux, était taciturne.
— Et puis elle déclara carrément à son