arrivé. Oui, maintenant il faut m’exécuter moi-même ! » me disais-je.
Je le disais, mais je savais bien que je ne me tuerais pas. Cependant, je me levai, je pris le revolver. Chose étrange, je me rappelle qu’auparavant, bien souvent j’ai eu des idées de suicide, que cette nuit même, en chemin de fer, cela me paraissait facile — facile surtout parce que je pensais combien cela la stupéfierait. À présent je ne pouvais non seulement me tuer, mais pas même y penser.
« Pourquoi le faire ? » me demandais-je sans me répondre.
De nouveau on frappa à la porte.
« Oui, mais d’abord il faut savoir qui frappe. J’ai le temps. »
Je remis le revolver sur la table et je le cachai sous mon journal. Je m’avançai vers la porte et je tirai le verrou.
C’était la sœur de ma femme, une veuve bonne et bête.
— « Basile, qu’est-ce ? dit-elle, et ses larmes, toujours prêtes, coulèrent.