« Mais je ne peux pas me tuer et la laisser libre ! Il faut qu’elle souffre, il faut qu’elle comprenne au moins que j’ai souffert, » me disais-je.
À une gare, je vis qu’on buvait au buffet, et tout de suite j’allai avaler un verre de vodka. À côté de moi se tenait un juif qui buvait aussi. Il se mit à me causer, et moi, pour ne pas rester seul dans mon wagon, j’allai avec lui dans sa troisième classe, sale, pleine de fumée et couverte de pelures, de pépins de tournesol. Là je me mis à côté du juif et, à ce qu’il paraît, il conta beaucoup d’anecdotes.
D’abord je l’écoutai, mais je ne comprenais pas ce qu’il disait. Il le remarqua et exigea de l’attention envers sa personne. Alors je me levai et j’entrai dans mon wagon.
« Il faut réfléchir, me dis-je, voir si ce que je pense est vrai, si j’ai des raisons de me tourmenter. » Je m’assis, voulant réfléchir tranquillement, mais tout de suite, au lieu de réflexions paisibles, recommença la