les dîners, ennuyeux, conventionnel. Assez tôt commença la musique. Il alla chercher son violon ; ma femme s’avança vers le piano et fureta parmi les partitions. Oh ! que je me rappelle tous les détails de cette soirée ! Je me souviens comment il apporta le violon, comment il ouvrit la boîte, enleva la serge brodée par une main de dame et commença d’accorder l’instrument. Je revois ma femme s’asseoir avec un faux air d’indifférence, sous lequel je vis qu’elle cachait une grande timidité, une timidité surtout due à son peu de science musicale. Elle s’assit avec cet air faux devant le piano, et alors commencèrent les la ordinaires, les pizzicati du violon et l’arrangement des partitions. Je me souviens après comment ils se regardèrent, jetèrent un coup d’œil sur le public qui se mettait en place. Ils se dirent quelques mots et la musique débuta ; ils prirent l’accord, elle sur le piano, lui sur le violon. Ils jouèrent la « Sonate à Kreutzer », de Beethoven. Connaissez-vous le premier presto ? Le connaissez-vous ? Ah !…
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