silencieux je me retirai dans mon cabinet. En ces derniers temps elle n’entrait jamais dans mon cabinet, surtout à cette heure. Tout à coup j’entendis ses pas, sa démarche. Alors une idée terrible, ignoble, m’entra dans la tête, que, comme la femme d’Urie, elle voulait cacher une faute déjà commise et que c’était pour cela qu’elle venait chez moi à cette heure indue. « Est-il possible, pensai-je, qu’elle vienne chez moi ? » En entendant ce pas qui se rapprochait : « Si c’est chez moi qu’elle vient, alors j’ai raison. »
… Une haine inexprimable m’envahit l’âme… Les pas se rapprochent, se rapprochent, se rapprochent encore. Va-t-elle passer outre, vers l’autre salle ? Non. Les gonds grincent, et à la porte sa silhouette haute, gracieuse, langoureuse et svelte apparaît. Dans sa figure, dans ses yeux, une timidité, une expression insinuante qu’elle cherche à cacher, mais que je vois et dont je comprends le sens… Je faillis suffoquer, tellement j’avais retenu ma respiration, et,