et même de son perfectionnement au point de vue mondain. Elle se remit avec passion au piano, naguère oublié dans un coin ! C’est là — au piano — que commença l’aventure.
L’homme parut.
Posdnicheff sembla embarrassé, et par deux fois il laissa entendre cette aspiration nasale dont j’ai parlé plus haut. Je pensai qu’il lui était pénible de nommer l’homme et de s’en souvenir. Il fit un effort, comme ayant rompu l’obstacle qui l’embarrassait, et continua avec décision :
— C’était un mauvais homme, à mes yeux, et non parce qu’il a joué un si grand rôle dans ma vie, mais parce qu’il était réellement tel. Au reste, de ce fait qu’il était mauvais, on doit conclure qu’il était irresponsable. C’était un musicien, un violoniste. Pas un musicien de profession, mais mi-homme du monde, mi-artiste. Son père, propriétaire rural, était voisin du mien. Lui, le père, s’était ruiné, et les enfants — trois garçons — s’étaient tous débrouillés. Notre homme, le plus jeune, fut envoyé chez sa