encore en inventant un prétexte ; quelquefois je n’entre pas, je reste près de la porte…, j’écoute ! Comment peut-elle s’humilier et m’humilier, me mettant dans cette situation si lâche de suspicion et d’espionnage ? Oh ! l’abomination, oh ! le méchant animal, et lui donc, lui, que pense-t-il ? Mais il est comme tous les hommes, ce que j’étais avant mon mariage ; cela lui fait plaisir, il sourit même en me regardant comme s’il disait : « Qu’y faire ? C’est mon tour maintenant ! »
Ce sentiment est horrible. Sa brûlure est insupportable ! Il me suffisait de porter ce sentiment sur quiconque, il me suffisait de suspecter une seule fois un homme de convoiter ma femme, pour qu’à jamais cet homme fût gâté pour moi, comme s’il était aspergé de vitriol. Il me suffisait d’être une fois jaloux d’un être, et jamais plus je ne pouvais rétablir avec lui de simples relations humaines, et mes yeux étincelaient lorsque je le regardais.
Quant à ma femme, tant de fois je l’avais enveloppée de ce vitriol moral, de cette haine