Vous vous imaginez que je m’éloigne de mon récit. Du tout. Je vous raconte toujours l’histoire des événements qui amenèrent le meurtre de ma femme. Les imbéciles ! Ils croient que j’ai tué ma femme le 5 octobre. C’est longtemps avant que je l’ai immolée, comme eux tous tuent à présent. Comprenez bien que dans notre monde il y a une idée partagée par tous que la femme procure à l’homme du plaisir (et vice versa, probablement, mais je n’en sais rien, je ne connais que mon cas) : Wein, Weiber und Gesang. C’est ainsi que disent les poètes en leurs vers : La Femme, le Vin et les Chansons !
Si ce n’était que cela ! prenez toute la poésie, la peinture, la sculpture, en commençant par les Petits Pieds de Pouschkine, de Vénus et Phryné, vous verrez que la femme n’est qu’un moyen de jouissance. Elle est ainsi à Trouba[1], à Gratchevka et à un bal de la Cour. Et songez à cette ruse diabolique : si c’est une saleté, on devrait dire que la femme
- ↑ Faubourg de Moscou.