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tantôt il se faisait une tasse de thé, ou mangeait des tartines qu’il tirait d’un vieux sac.

Si on lui parlait, ses réponses étaient brèves et sèches et son regard allait se perdre sur le paysage qui défilait.

Je m’aperçus, néanmoins, que la solitude lui pesait. Il paraissait deviner ce qui se passait en moi, et, quand nos regards se croisaient, — fréquemment puisque nous nous trouvions placés presque vis-à-vis l’un de l’autre, — il se détournait comme pour se soustraire à toute conversation avec moi.

À la tombée de la nuit, lorsque le train s’arrêta à une station importante, le monsieur élégant — j’appris plus tard que c’était un avocat — se rendit au buffet, avec la dame qui l’accompagnait, pour boire une tasse de thé.

Durant leur absence, de nouveaux voya-