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dans un bassin. Fort peu d’attrait en somme en cela. Quand je sortis, le patron de la baraque, me désignant, dit au public : « Demandez à monsieur s’il vaut la peine d’entrer. Allons, mesdames et messieurs, entrez, entrez, ça ne coûte qu’un franc par personne ! » Il m’était désagréable, je ne saurais dire au juste pourquoi, de contredire cet homme, et lui avait bien compté sur ce sentiment. Il en est de même sans doute pour ceux qui connaissent par expérience le dégoût de la lune de miel et qui ne détruisent pas le rêve des autres.

Je n’ai, pour ma part, détruit le rêve de personne, mais je ne vois pas pour quel motif je me tairais aujourdhui. Rien d’agréable dans la lune de miel, au contraire. C’est une gêne continuelle, une honte, une humeur noire, et par-dessus tout, un ennui, un ennui épouvantable. Je ne puis comparer