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Agir ! mais comment ? je ne savais pas encore !

Je savais seulement que tout était fini, qu’il n’était plus possible de douter de son crime et que toutes mes relations avec elle allaient cesser. Jusqu’alors j’avais encore douté, je m’étais dit que cela n’était pas vrai, que je me trompais. Cette fois, plus de doute. Ma résolution était prise… Comment ? en secret, seule avec lui, la nuit ! C’est trop d’oubli, franchement ! Pire encore ! C’est une audace, une impudence voulues pour que cet excès démontre son innocence… C’est clair, le doute est impossible.

J’avais une crainte, c’était de les voir se séparer et trouver une autre duperie qui m’eût privé de la preuve palpable et m’eût enlevé le douloureux plaisir de les condamner et de les punir.

Je marchais, pour les surprendre, sur la