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en Russie et fut introduit chez moi. Il avait des yeux humides, fendus en amande, les lèvres rouges et souriantes, de petites moustaches retroussées, une coiffure à la dernière mode. Il était joli, mais d’un visage commun, en un mot ce que les femmes appellent un beau garçon ; une taille fine, presque une taille de femme, bien proportionnée cependant.

Correct, assez promptement familier, mais sachant se retirer à la moindre froideur et conserver sa dignité. Il avait un je ne sais quoi de parisien, avec ses bottines à boutons, ses cravates aux couleurs claires et faisait une excellente impression sur les femmes par ce quelque chose de particulier et de nouveau qu’il portait sur toute sa personne. Toutes ses manières étaient d’une gaîté factice. Il parlait par allusions, par phrases inachevées comme si son interlocuteur eût été au courant de tout et qu’il eût voulu dire, plutôt l’aider lui-même