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Toujours l’une suivait l’autre. Une période d’amour plus longue entraînait une plus longue période de haine ; après un amour de courte durée, la haine s’apaisait vite. Nous ne comprenions pas alors que cet amour et cette haine étaient engendrés par le même sentiment mais qu’ils en étaient les deux pôles. Si nous avions bien vu le fond de notre situation, notre vie eût été terrible ; mais nous étions complètement aveuglés, nous ne comprîmes pas.

C’est en cela précisément qu’est la punition et le bonheur de l’homme, en ce qu’il peut, par sa façon irrégulière de vivre, s’illusionner sur la tristesse de la situation.

C’est ce qui nous arriva. Elle cherchait à s’oublier en de nombreuses occupations, les soins du ménage, sa propre toilette, la toilette, l’instruction et surtout la santé des enfants. Ces diverses occupations ne répon-