de dire : « Que veux-tu ? C’est mon tour maintenant. »
Horrible sentiment ; non moins horrible le poison qu’il injecte dans mes veines ! Oh ! que j’aurais voulu pouvoir soupçonner sérieusement un homme et lui lancer ce poison ! Il en aurait été marqué toute sa vie comme s’il eût reçu du vitriol à la face. Il m’eût suffi d’être une fois jaloux d’un homme pour ne plus pouvoir reprendre avec lui le ton des relations habituelles, pour ne plus pouvoir le regarder avec calme.
J’ai si souvent jeté à la face de ma femme ce vitriol de la jalousie qu’elle en est restée, à mes yeux, défigurée. À cette époque de haine inconsciente, je l’ai découronnée après l’avoir, dans mon imagination, couverte de honte et d’ignominie. Je lui prêtais les actions les plus contraires à la raison. J’allais (je l’avoue en rougissant) jusqu’à oser la soup-