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aux prophètes, ils trouveront bien quelque chose, ils l’ont déjà trouvé. Quand donc leur jettera-t-on à la face leurs infamies et leurs mensonges ? Il n’est que temps ! hélas ! Les hommes en viennent à la folie, au suicide… toujours pour cette même raison ! Comment en serait-il autrement ?

Les animaux, qui paraissent se rendre compte que la descendance assure l’espèce, suivent en cela une loi fixe. L’homme seul ne reconnaît pas, ne veut pas reconnaître cette loi. Une idée unique le poursuit toujours, lui, l’homme, le roi de la nature : Jouir !

Pour lui, l’amour est le chef-d’œuvre de la création, et, au nom de cet amour, c’est-à-dire de cette infamie, il tue l’autre moitié du genre humain. De la femme, qui devrait l’aider à conduire l’humanité à la justice et au bonheur, il fait, au nom de sa volupté, la cause de destruction du genre humain.