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ainsi de suite ; de sorte que, après dix-huit siècles d’existence, ces livres demeurent aussi grossiers et aussi informes, remplis d’insanités et de contradictions qu’ils l’étaient au début. Ayant admis que chaque parole de l’Écriture est la sainte vérité, l’Église a cherché à expliquer et à dénouer les contradictions et a fait tout ce que l’on pouvait faire dans cette voie : donner à des insanités tout le sens possible.

Mais l’erreur originaire a été fatale. En attribuant à tout ce qui a été admis un caractère sacré, il a fallu tout justifier, fermer les yeux, dissimuler, tomber dans des contradictions et souvent mentir. En les admettant sur parole, l’Église dut rejeter certains livres, tels l’Apocalypse entièrement et les Actes des apôtres en partie, qui le plus souvent sont non seulement dépourvus d’enseignement, mais encore lascifs.

Il est évident que les miracles notés par Luc l’ont été pour affermir les fidèles dans la foi, et il est fort probable que, dans son temps, les hommes s’affermissaient dans leur foi, grâce à cette lecture ; mais aujour-