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choisi 27 livres et les a reconnus canoniques. Mais il est évident que certains livres transmettaient plus parfaitement les traditions, d’autres moins, et qu’on ne pouvait établir une limite bien nette entre les mauvais et les bons, entre les entièrement vrais et les entièrement faux.

Cependant l’Église avait besoin de distinguer ceux qu’elle reconnaît comme ayant une origine divine. La tradition reflète l’ombre que projette toute la gamme qui va du blanc au noir, autrement dit, de la vérité au mensonge ; aussi quel que soit le point choisi pour y établir la ligne de démarcation, les ombres et les noirs demeureront des deux côtés. C’est ce qu’a fait l’Église : elle a séparé certaines traditions des autres, et elle dénomma les unes canoniques, les autres apocryphes.

Elle l’a fait, d’ailleurs, avec une remarquable habileté. Elle a si bien choisi que les plus récentes recherches ont montré qu’il n’y avait plus rien à ajouter, car tout ce qui était connu de meilleur avait été rangé par elle dans la catégorie des livres canoniques.