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peuple n’est pas seulement un mensonge, mais une supercherie des plus immorales.

Je n’ai découvert dans la doctrine orthodoxe que des affirmations absolument incompréhensibles, blasphématoires, condamnées autant par la raison que par la morale, mais nulle indication concernant le sens de la vie. J’ai vu nettement que la théologie avait uniquement en vue la défense d’une thèse des moins intelligibles, des moins utiles, et la condamnation de ceux qui ne reconnaissent pas la doctrine officielle. Cette négation des doctrines concurrentes m’incita à diriger mon attention sur les autres croyances.

Celles-ci m’ont apparu aussi inconsistantes que la religion orthodoxe : les unes plus absurdes, les autres moins absurdes qu’elle, mais toutes proclamaient des règles inconcevables et inutiles pour notre vie, au nom desquelles cependant elles se reniaient mutuellement et n’amenaient pour tout résultat que la désunion entre les hommes, alors que l’union est la base même de la doctrine chrétienne.