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sement de mes devoirs de fidèle, mes yeux s’ouvraient graduellement sur ce mensonge, et le besoin de connaître la limite où dans cette doctrine finit le mensonge et commence la vérité devenait pour moi de plus en plus impérieux.

Le fait que la doctrine chrétienne contenait la vérité même de la vie ne faisait plus aucun doute pour moi. Aussi, le désaccord que je ressentais était-il devenu tel que je ne pouvais plus délibérément fermer les yeux, comme je le faisais auparavant, et j’étais forcé d’examiner de près la doctrine que je voulais professer.

J’ai demandé d’abord des éclaircissements aux prêtres, aux moines, aux archevêques, aux métropolites, aux doctes théologiens. On m’a expliqué tous les passages obscurs — d’une obscurité souvent voulue — et les contradictions, en se référant aux saints pères, aux catéchismes, à la théologie. Je me suis muni de livres de théologie et je me suis mis à les étudier. Cette étude m’a montré clairement que la foi professée par notre haut clergé et enseignée par lui au