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besoin, et il disparaîtra aussitôt, car parmi vous, comme parmi tous vos semblables, il ne saurait y avoir un besoin de mensonge ; tous les humains ont toujours marché et marchent des ténèbres vers la lumière, et c’est vous, placés le plus près de la lumière, qui devez, non pas la cacher, mais vous efforcer à la rendre accessible à tous.

On me fait une dernière objection :

« La situation n’empirerait-elle pas lorsque nous, hommes instruits, moraux, voulant le bien du peuple, mais empêchés par le doute, nous céderions la place à des hommes grossiers, immoraux, indifférents au sort du peuple ? »

Il est certain, au contraire, que l’abandon de l’Église par les meilleurs et leur remplacement par les plus mauvais, amènera plus rapidement la ruine de l’enseignement clérical, car il sera plus facile à en reconnaître le mensonge et l’effet pernicieux. On ne pourra que s’en réjouir, puisque la désagrégation de l’Église, qui se manifeste déjà, est un des moyens de la libération du mensonge dans lequel on maintient le peuple. Et plus tôt les