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poursuivi tous ceux qui voulaient répandre dans le peuple les principes de la vraie religion.

Au fond, il ne peut agir autrement : dénoncer les mensonges de la religion existante et prêcher la vraie, cela équivaudrait, pour le gouvernement, à scier lui-même la branche sur laquelle il repose.

Mais puisque cela n’est pas dans l’intérêt des autorités, cette mission pourrait être assumée, semble-t-il, par les savants qui, libérés du mensonge, désirent servir le peuple qui les a formés. Ils l’assurent du moins. Or, ils ne sont pas plus pressés de le faire.

Tout d’abord, ils considèrent comme peu pratique de s’exposer à des désagréments, à des persécutions dont ils seraient en but s’ils dénonçaient le mensonge qui couvre le gouvernement, et qui, croient-ils, disparaîtra de lui·même. Ensuite, ils considèrent toute religion comme une erreur, comme une vétusté, et ils n’ont rien à proposer au peuple à la place.

Il reste la masse des ignorants qui su-