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immorales et sans le moindre fondement, sont reconnues par les plus avancés comme le dernier mot de la science philosophique. Et cette fois à la question : « que doit-on faire ? » on répond franchement : vivre pour son plaisir, sans prêter aucune attention à ses semblables.

Sans parler des crimes que notre humanité chrétienne a commis contre les Boers et les Chinois, crimes couverts par le clergé et considérés comme des exploits par les puissants, le seul succès des écrits de Nietzsche démontre le degré de bestialité et de cruauté auquel sont parvenus les soi-disant chrétiens. Ces écrits ne révèlent pas la moindre trace de talent, ne reposent sur rien, ne produisent qu’un effet extérieur, et leur auteur borné et déséquilibré est simplement en proie à la folie des grandeurs. Loin d’attirer l’attention, de pareils écrits n’auraient même pas pu paraître, je ne dis pas au temps de Kant, Leibnitz et Hume, mais il y a seulement cinquante ans. Aujourd’hui, les prétendus lettrés restent en admiration devant le délire de Nietzsche, l’expliquent ou le réfutent, et