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toujours faux. Nous voyons donc les hommes religieux raisonner toujours simplement et judicieusement, tandis que les sans-religion ergotent de façon subtile et hypocrite.

Prenons un exemple. Un homme s’adonne à la débauche : il trompe sa femme, ou bien, célibataire, va de l’une à l’autre. S’il a le sentiment religieux, il sait que c’est mal, et dès lors toute l’activité de sa raison tend à se libérer de son vice : ne pas se commettre avec des hommes et des femmes débauchés, s’adonner au travail, mener une vie plus sérieuse, ne pas regarder la femme comme un objet de plaisir, etc. Cette attitude simple est fort compréhensible. Mais s’il n’est pas pénétré de religiosité, il se met à inventer toutes sortes de prétextes pour justifier son amour des femmes. Il met en avant les arguments les plus raffinés, les plus insidieux sur la communion des âmes, la beauté, la liberté de l’amour, etc., qui cachent ce qu’il faut cacher.

Le même phénomène se produit dans tous les domaines de l’activité et de la pensée humaines. On entasse des raisonnements