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activité comme leur vocation. De même, un homme religieux agit d’une certaine façon non pas en raison de sa croyance en l’invisible, ou son espoir d’obtenir une récompense, mais parce qu’il agit naturellement, suivant la situation qu’il croit occuper dans le monde. S’étant créé une position sociale, — ouvrier, artisan, fonctionnaire, commerçant, — il agit suivant les nécessités de sa profession. De même, se trouvant dans un certain état d’âme, il agit suivant ses dispositions morales, parfois sans préméditation, mais sous l’impulsion de sa conscience, si imprécise soit-elle.

Par exemple, il croit être membre d’un peuple élu, et qui, pour jouir de cette protection exclusive, doit conformer son existence aux prescriptions de ses dieux. Ou encore il croit à la transmigration de son être et à la dépendance de ses actes d’un avenir plus ou moins heureux. Cette croyance à la situation qu’il occupe dans le monde sera donc le mobile de ses actes. La conduite de celui qui croit qu’il n’est qu’un agrégat temporaire d’atomes dans lequel sa conscience