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plus horrible que la doctrine montrant Dieu méchant et vindicatif, punissant tous les hommes pour le péché d’Adam, et envoyant pour leur salut, son fils sur la terre sachant d’avance que les hommes le tueront et devront ensuite être damnés en raison de ce crime ? Y a-t-il quelque chose de plus baroque que l’affirmation que le salut dépend du baptême ou de la croyance qu’en effet le fils de Dieu a été assassiné pour le salut des hommes et que Dieu châtiera, par des tourments éternels, les non-croyants. Sans parler enfin de ce que certains considèrent comme des superfétations, — comme par exemple la vénération de reliques, d’images sacrées, l’invocation à des saints, dont chacun a sa spécialité, — ni de la doctrine de la prédestination des protestants, les dogmes fondamentaux mêmes de cette religion établis par le concile de Nicée sont si ineptes et immoraux, si contraires à tout bon sens et à tout bon sentiment, qu’il est impossible d’y croire. On peut marmonner inconsciemment certaines paroles, mais on ne saurait croire à ce qui est dénué de sens. On peut répéter :