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mation de la doctrine sont tombées en désuétude, puisque l’Église était au-dessus de la raison et de l’Écriture reconnue comme sainte. La raison fut considérée comme la source d’erreurs, tandis que l’Évangile était interprétée, non d’après le bon sens, mais selon le bon plaisir de ceux qui formaient l’Église.

C’est ainsi que les trois anciens moyens de détourner le sens de la religion : la prêtrise, les miracles et l’infaillibilité de l’Écriture, furent également employés dans le christianisme. On a reconnu la légitimité de l’institution d’intermédiaires entre Dieu et les fidèles, parce qu’elle a été reconnue par l’Église ; la réalité des miracles, parce que l’Église infaillible en témoignait ; le caractère sacré de la Bible, parce que l’Église l’admettait.

Mais le christianisme fut déformé, plus encore que les autres religions, puisqu’il contenait la catégorique affirmation que son principe fondamental était l’égalité entre les hommes, comme étant tous fils de Dieu. Aussi a-t-on fait un plus grand effort pour le