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trois moteurs concourent à notre activité. Le sentiment pousse l’homme vers une certaine activité ; la raison la contrôle en la réglant conformément au milieu ambiant ; enfin, la suggestion oblige l’homme à accomplir automatiquement des actes suscités cependant par ses sens et approuvés par sa raison. Sans le sentiment, l’homme n’entreprendrait rien ; sans la raison, il serait en proie à des sentiments divers, contradictoires et nuisibles pour lui et pour les autres ; sans la faculté de s’auto-suggestionner et de subir la suggestion, il éprouverait sans cesse le sentiment qui l’aurait poussé à une certaine activité et ferait constamment intervenir son intelligence pour contrôler la rationalité de ses sentiments. C’est pourquoi ces trois moteurs sont indispensables à toute l’activité ordinaire de l’homme.

Lorsque nous nous déplaçons, notre mouvement s’accomplit sous l’impulsion de nos sens, nous commandant de changer de place ; la raison approuve cette intention, indique le moyen de l’accomplir, nos muscles obéissent et nous avançons dans la voie indi-