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indispensables de la vie et de l’évolution de toutes les doctrines religieuses.

Ce phénomène résulte de ce que toute doctrine religieuse, dans son véritable sens, — et si grossière qu’elle soit, — établit toujours le rapport entre l’homme et l’infini, également obligatoire pour tous. Chacune considère également l’homme comme un infiniment petit devant l’infini, et chacune renferme par suite l’idée de l’égalité de tous devant ce quelque chose qu’elle considère comme Dieu, que ce soient l’éclair, le vent, l’arbre, l’animal, le héros, un roi mort, ou même vivant, comme à Rome.

La reconnaissance de l’égalité entre les hommes est donc le principe fondamental et constant de toute religion. Mais comme en réalité, l’égalité n’a jamais existé et n’existe nulle part, aussitôt qu’une nouvelle doctrine apparaît, contenant également le principe de l’égalité, les hommes à qui l’inégalité est avantageuse cherchent à céler ce principe fondamental de la doctrine, en déformant celle-ci.

C’est ainsi qu’on agissait partout et tou-