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la religion, parce que la raison fait partie intégrante de sa nature. Un animal est guidé dans ses actes par la réflexion sur les conséquences immédiates de son acte, sauf bien entendu de ceux où il est entraîné par la nécessité de satisfaire ses instincts. Ayant calculé ces conséquences à l’aide des moyens de connaissance qu’il possède, il y conforme ses actes et agit toujours suivant ce calcul, de la même façon, et sans hésitation. Ainsi, une abeille cherche le miel et l’apporte dans sa ruche parce qu’elle sait que, pendant l’hiver, elle aura besoin de nourriture pour elle et ses petits. Elle ne va pas plus loin, ne saurait aller plus loin que ce raisonnement. Il en est de même de l’oiseau qui fait son nid ou vole du nord au sud et du sud au nord. De même agit tout animal dont l’acte ne découle pas d’un besoin immédiat, mais de la nécessité de réfléchir sur ses conséquences possibles.

Il en est autrement de l’homme. La différence entre lui et l’animal est dans le fait que les facultés de connaissance de ce dernier sont limitées par ce que nous appelons