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une insanité, ce que font en effet les 99 centièmes, ou bien faire taire sa raison et accepter en bloc tout, l’important et l’insignifiant, comme l’ordonne l’Église, et comme le font le centième des hommes qui ne voient pas ou ne veulent pas voir la vérité.

Mais ce dernier moyen ne réussit pas toujours. Il suffit de montrer aux hommes ce qu’ils ne voyaient pas pour qu’ils rejettent à la fois le mensonge et la vérité.

Ce qui est effrayant, c’est que ce mélange de la vérité avec le mensonge est dû aux partisans mêmes de la vérité. Ainsi, le mensonge de la résurrection a été considéré, au temps des apôtres et des martyrs, comme la principale preuve de l’authenticité de la doctrine du Christ. En même temps, cette fable était l’obstacle principal à la croyance en cette doctrine. En effet, les païens se moquaient des premiers martyrs chrétiens parce que ceux-ci croyaient à la résurrection du crucifié.

Les chrétiens ne s’en apercevaient pas plus que ne s’aperçoivent aujourd’hui les papes que les reliques remplies de paille sont d’un côté un moyen de propager la