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Et lorsqu’après leur départ, il demande : « Alors personne ne t’a condamnée ? » et que la femme lui répond : « Personne », il ajoute : « Je ne saurais te condamner non plus, va et ne pèche plus. » Ainsi : ne pèche pas, toi, et ne péchez pas vous autres. C’est tout.

Surprenant est le sort qui a été fait à cette parabole !

Bien qu’à demi apocryphe, elle eut une fortune particulière : on la préfère aux autres, et l’on y découvre de l’émotion et de la poésie.

Le maître divin, la pécheresse… Songeur, il dessine des arabesques sur le sable… C’est ainsi qu’on le représente sur des tableaux, qu’on le chante en des poèmes ; c’est là toute l’impression que produit ce récit. Le simple bon sens qui perce dans chaque parole et qui condamne tous les codes, tous les tribunaux, passe inaperçu.

Ce phénomène n’est possible que par ce fait que les hommes ne possèdent plus même la conscience qu’avaient les Pharisiens. Aucun parmi ces derniers n’osa dire qu’il était sans