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que le Christ rejette toute la doctrine juive, absolument toute. C’est tellement clair et certain qu’il semble ridicule de le démontrer.

Pour affirmer aussi niaisement le contraire et cacher l’évidence, il a fallu que nos Églises aient subi cette effrayante destinée historique qui les ait forcées, contrairement à tout bon sens, à réunir en un seul tout des doctrines aussi disparates, aussi contraires que la chrétienne et la judaïque. Il suffit, non pas de lire, mais simplement de parcourir le Pentateuque, où sont fixés jusqu’aux moindres détails tous les actes de l’homme dans des milliers de cas divers, pour s’apercevoir aussitôt que, dans cette énumération minutieuse, il ne saurait y avoir de place aux développements doctrinaires. On pourrait à la rigueur y découvrir une nouvelle loi si on lui attribuait une origine humaine. Or, il y est nettement dit que tout y est parole divine : quand et comment il faut couper ou ne pas couper tel appendice de la chair ; quand et comment il faut tuer toutes les femmes et tous les enfants ; comment et