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chrétienne, dans sa situation présente, doit choisir entre ces deux choses : ou poursuivre dans cette mauvaise voie, où la civilisation existante donne les plus grands biens au plus petit nombre, retenant les autres dans la misère et l’esclavage ; ou immédiatement, sans le remettre à un avenir plus ou moins éloigné, renoncer en partie ou totalement aux avantages qu’a donnés cette civilisation à quelques privilégiés, et qui empêchent l’affranchissement de la majorité des hommes de la misère et du servage.



XII

CONCLUSION


La vie de l’humanité répond de plus en plus à ce que demande la conscience : l’abandon des anciennes bases fausses de la vie, l’établissement de bases nouvelles avec ce qu’elles entraîneront. La vie de l’humanité, ainsi que la vie de l’individu, n’est que l’acheminement de l’état ancien à un nouveau. Cet acheminement de l’humanité s’accompagne fatalement de la conscience de ses fautes et de leur affranchissement. Mais il arrive, à un certain moment, dans la vie de l’individu comme dans celle de l’humanité, que tout à coup se découvre la faute accomplie dans le passé et se dessine l’activité qui la doit réparer. C’est le temps des révolutions. C’est celui qui se trouve maintenant devant les peuples chrétiens.

L’humanité vivait selon la loi de la violence. Elle ne connaissait pas d’autre loi. Le temps est venu, et les hommes avancés de l’humanité ont