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d’unité et de paix, tout en taisant le principal : les projets relatifs à la Turquie. Les journaux grossirent l’enthousiasme ; peu à peu, le Gouvernement se mêla au jeu. La Serbie se souleva. Des notes diplomatiques, des articles semi-officiels furent rédigés. Les journaux s’enfoncèrent de plus en plus dans le mensonge, dans les inventions ; ils s’enflammèrent si bien qu’en fin de compte Alexandre II, qui réellement ne voulait pas la guerre, ne put s’empêcher d’y consentir. Alors il se passa ce que nous savons. Des centaines de mille innocents périrent, et des millions d’hommes furent réduits à la sauvagerie et privés de tous sentiments chrétiens. Or, ce qui s’est passé à Toulon et à Paris, et qui se passe encore sous nos yeux, conduit évidemment