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Slaves, on les avait ignorés durant des siècles ; or, les Allemands, les Français, les Anglais ont toujours été et sont encore maintenant infiniment plus près de nous que ces Monténégrins, ces Serbes et ces Bulgares. Et alors, on se mit à célébrer des fêtes et à faire des réceptions que gonflèrent encore ces Aksakof et ces Katkof qu’on regarde justement à Paris comme des modèles du patriotisme.

Alors, comme à présent, il n’était question que du subit amour que les Russes venaient d’éprouver pour les Slaves du Balkan. D’abord, exactement comme on faisait hier à Paris, on se réunit à Moscou pour boire, manger, se débiter mutuellement des sottises, s’attendrir sur les grands sentiments qu’on éprouvait, pour parler