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possible que ces contradictions soient les conditions mêmes de la vie. »

« Pourquoi irais-je lutter à moi tout seul contre tout le mal qui est sur terre ? Ne vaut-il pas mieux me laisser aller au courant qui m’entraîne ? S’il est possible de faire quelque chose, je ne le ferai pas tout seul, mais en commun avec d’autres. » Et, laissant là cette arme toute-puissante de la pensée qui s’exprime, chacun s’efforcera de trouver une arme qui serve une action commune, sans faire attention que toute action en commun repose sur ces principes mêmes qu’il veut combattre, et que, en entrant dans l’activité publique telle qu’elle existe de nos jours, tout homme devra, ne fût-ce qu’un peu, renoncer à la vérité et faire des concessions qui détruiront cette