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blent devant cette force : ils la combattent par tous les moyens dont ils disposent.

Ils savent que la force ne réside pas dans la force physique, mais dans la pensée et dans sa claire expression ; aussi craignent-ils une pensée indépendante qui s’exprime, bien plus qu’ils ne craignent une armée ; c’est pour cela qu’ils établissent des censeurs, qu’ils achètent les journaux, qu’ils se saisissent de l’administration, de la religion et des écoles. Mais cette force spirituelle qui mène le monde leur échappe : elle ne réside pas même dans le livre, dans le journal ; elle est insaisissable et libre toujours, elle est au fond de la conscience des hommes. Cette force toute-puissante, insaisissable et libre, est celle qui apparaît dans