Page:Tolstoï - L’Esprit chrétien et le patriotisme.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.

geantes font tous leurs efforts pour retenir la vieille opinion relative au patriotisme, parce que leur puissance y est appuyée, et ils s’efforcent en même temps d’empêcher la naissance d’une nouvelle opinion publique qui porterait le dernier coup à leur autorité. Mais cela ne leur réussit que dans une certaine mesure : une digue ne retient que jusqu’à un certain point une eau courante.

En dépit des efforts que font les Gouvernements pour faire naître au cœur des peuples cette opinion publique d’autrefois, d’après laquelle le patriotisme est un beau et brillant sentiment, les hommes de notre temps ne croient déjà plus au patriotisme, et, de plus en plus, ils ont foi dans la solidarité et dans la fraternité des peuples. Le