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lement parce qu’ils ne peuvent faire autrement. Ils ne trompent pas d’une façon machiavélique, ils n’ont même pas conscience d’agir ainsi ; et, le plus souvent, au contraire, ils croient défendre une idée bonne et sublime, et la complicité de leur entourage les fortifie sans cesse dans cette conviction.

Sans doute, c’est parce qu’ils sentent confusément l’intérêt qu’ils y ont, qu’ils sont entraînés à cette duperie, mais ils l’exercent non pas pour donner au peuple des idées fausses, mais pour assurer, pensent-ils, son intérêt.

Ainsi, les empereurs, les rois et leurs ministres, quand ils font leurs couronnements, leurs manœuvres, leurs revues, quand ils se rendent visite entre eux, vêtus