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russe et la Marseillaise. Sur les bateaux des particuliers, le public agitait des mouchoirs, des drapeaux, des chapeaux, des bouquets ; certaines barques étaient pleines de paysans et de paysannes avec leurs enfants ; tous tenaient des bouquets à la main, et même les enfants, agitant des fleurs, criaient de toutes leurs forces : « Vive la Russie ! » Nos marins, en présence d’un pareil enthousiasme populaire, ne pouvaient retenir leurs larmes.

« Dans le port, tous les vaisseaux de guerre français, qui se trouvaient à Toulon, avaient été rangés sur deux files, et notre escadre s’avança au milieu d’eux, le cuirassé de l’amiral en tête. Ce fut une minute solennelle.

« Du cuirassé russe partirent quinze