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d’hommes occupés à répandre et à fortifier cette étonnante superstition.

Plus le Gouvernement a de peine à maintenir sa puissance, plus il tend à la répartir entre un grand nombre de personnes.

Jadis, la puissance était aux mains d’une poignée de gouvernants : empereurs, rois, ducs, avec leurs fonctionnaires et leurs guerriers ; aujourd’hui, ceux qui ont part à cette puissance et profitent de ses avantages, ce ne sont pas seulement les fonctionnaires et le clergé, mais aussi les capitalistes, grands et petits, les propriétaires, les banquiers, les corps élus, les professeurs, les administrateurs des campagnes, les savants, les artistes même, et tout particulièrement les journalistes. Et tous, consciemment ou non, répandent la dupe-