Page:Tolstoï - L’Esprit chrétien et le patriotisme.djvu/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dont on était menacé sur la frontière.

Divide et impera

Le patriotisme, sous sa forme la plus simple et la plus claire, n’est pas autre chose pour les gouvernants qu’une arme qui leur permet d’atteindre leurs buts ambitieux et égoïstes ; pour les gouvernés, au contraire, c’est la perte de toute dignité humaine, de toute raison, de toute conscience, et la servile soumission aux puissants. Voilà le patriotisme partout où on le prêche.

Le patriotisme, c’est l’esclavage.

Ceux qui prêchent la paix par arbitrage raisonnent ainsi : deux animaux ne peuvent partager une proie autrement qu’en se battant ; ainsi font les enfants, les barbares, les peuplades sauvages. Mais les gens réflé-