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quoi les ouvriers allemands et russes travaillant paisiblement côte à côte sur les frontières et dans les grandes villes, commenceront à se quereller. Encore moins peut-on se représenter la haine qui pourrait naître entre les paysans de Kazan, qui fournissent du blé aux Allemands, et ces mêmes Allemands, qui leur fournissent des faux et des machines agricoles ; de même encore pour les ouvriers français, allemands et italiens. Quant aux savants, aux artistes, aux écrivains de nations différentes qui vivent d’intérêts communs, indépendants de la question de nationalité et de Gouvernement, il serait ridicule de dire qu’ils pussent avoir une cause de discorde.

Mais les Gouvernements ne peuvent lais-