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qu’on mentionne à peine, en passant, dans les programmes révolutionnaires et socialistes, — ce que le peuple attend et désire, c’est l’affranchissement de la terre du droit de propriété, la socialisation de la terre. Quand le paysan jouira de la terre, ses enfants n’iront plus aux fabriques, et ceux qui iront établiront eux-mêmes, pour eux, le nombre d’heures de travail et le salaire.

On dit, donnez la liberté et le peuple exposera ses réclamations. C’est faux. En Angleterre, en France, en Amérique, la liberté de la presse est absolue, cependant, dans les parlements, on ne parle pas de la socialisation de la terre, on en parle à peine dans les journaux, et la question du droit du peuple sur la terre, reste reléguée à l’arrière-plan.

C’est pourquoi les libéraux et les révolutionnaires qui rédigent les cahiers de doléances du peuple n’y ont aucun droit ; ils ne représentent pas le peuple, ils ne représentent qu’eux-mêmes.

Aussi, selon moi, cette activité est-elle inefficace, déraisonnable et irrégulière. De plus, elle est nuisible, parce qu’elle détourne les hommes de cette activité unique, — le perfectionnement moral de l’individu, — par laquelle, et exclusivement par