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mie prit aussitôt une autre expression doucereuse et hypocrite.

Il ne restait plus que Fedka.

— Nous avons les tailleurs chez nous, c’est pourquoi il y a de la lumière, dit-il, avec sa voix douce de la soirée ; au revoir, Léon Nikolaïévitch ! ajouta-t-il avec tendresse.

Il se mit à heurter la porte, fermée avec l’anneau.

— Ouvrez ! résonna sa petite voix cristalline, au milieu du grand silence de l’hiver au village.

On tarda quelque temps à lui ouvrir. Je jetai un coup-d’œil à travers la fenêtre. L’isba était grande ; le père jouait aux cartes avec les tailleurs ; — quelques pièces de cuivre étaient sur la table. Une baba, la marâtre, assise près du chenet garni de copeaux de pin allumés, attachait sur l’argent des regards d’avidité. L’un des tailleurs, un jeune mougïk,