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— Voyez-vous, il y a encore de la lumière chez Masanov ! dit-il… Aujourd’hui, comme j’allais à l’école, Gavrukcha sortait du cabaret, ajouta-t-il, ivre, absolument i-v-r-e. Son cheval était tout couvert d’écume, et lui, il l’accablait de coups… J’en souffre encore, je vous assure. Pourquoi le battre ?…

— Aujourd’hui, le père, disait Semka, a mené dans un tas de neige son cheval de Toula ; il l’a laissé, et lui, il dort ivre-mort.

— Et Gavrukcha fouettait son cheval sur les yeux… que j’en souffre encore, reprenait Prognka. Pourquoi le battre ? il était descendu pour le fouetter.

Semka s’arrêta brusquement.

— Les nôtres sont déjà couchés, dit-il, en fixant ses regards sur les fenêtres de sa noire isba bossuée.

— Vous ne venez pas plus loin ?

— Non. Au revoir, Léon Nikolaïevitch ! cria-t-il soudain, et s’arrachant, comme avec