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au mois de novembre, il y eut deux cas de punition.

Pendant la classe de dessin, le maître, qui venait d’arriver tout dernièrement, remarqua un garçon, qui sans écouter les leçons, criait et battait rageusement ses voisins à tort et à travers. Impuissant à le calmer par des paroles, le maître lui fit quitter sa place et lui retira sa planchette : c’était la punition. L’enfant ne cessa de pleurer pendant toute la leçon.

C’était ce même garçon que j’avais refusé d’admettre dans les premiers temps de l’école de Yasnaïa Poliana, le considérant comme un idiot incurable. Ses traits saillants étaient la stupidité et la douceur. Jamais ses camarades ne l’avaient pris dans leurs jeux, ils en riaient et s’en moquaient :

— Qu’il est drôle, ce Petka, disaient-ils eux-mêmes avec étonnement ; jusqu’aux petits qui le battent, et lui, il se secoue et s’en va.