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autre, on lui brûla la joue avec de la gomme allumée, et il eut une eschare pendant une quinzaine de jours. Il n’arrive pas plus d’une fois par semaine qu’un des élèves pleure, et ce, non par suite du mal, mais par honte ou dépit. En dehors de ces deux cas, ni coups, ni ecchymoses, ni bosse de tout l’été, avec trente à quarante écoliers entièrement livrés à eux-mêmes.

Je suis convaincu que l’école n’a pas à intervenir dans l’éducation, pure affaire de famille ; que l’école ne doit ni punir, ni récompenser, qu’elle n’en a pas le droit, que sa meilleure police et administration consiste à laisser aux élèves liberté absolue d’apprendre et de s’arranger entre eux comme bon leur semble. J’en suis convaincu, et cependant, les vieilles coutumes des établissements d’éducation demeurent si fortes en nous, qu’à l’école de Yasnaïa Poliana nous nous départons souvent de cette règle. Le semestre passé, notamment